Saviez-vous qu’il existe une autre manière de composter ? Avez-vous déjà entendu parler du bokashi ? Non, ce n’est pas un animal bizarre venu tout droit d’Asie, mais bien un composteur utilisé au pays du soleil levant. On s’en sert pour traiter ses déchets alimentaires, donc pas question d’y rajouter des pelletées de feuilles mortes ou autres composants d’un compost classique. C’est un véritable atout pour les personnes qui vivent en ville et qui veulent tout de même contribuer à la préservation de l’environnement en minimisant leurs déchets. Avec le bokashi, vous pouvez éviter de générer environ 100 kg de déchets organiques par an et faire un engrais parfait pour vos plantes d’intérieur ! Alors, tentés d’essayer ? Dans cet article, on vous détaille toute ce qu’il faut savoir sur le bokashi : ce que c’est au juste, comment l’utiliser et ses avantages et inconvénients.
Bokashi : mais qu’est-ce que c’est ?
En japonais « bokashi » veut dire matière organique bien fermentée. Chez nous, c’est le nom que l’on donne au petit seau de 16 L qui sert à faire ce compost. C’est à la fois le nom du contenant et du contenu.
En pratique, il s’agit donc d’un petit seau de 16 L doté d’un couvercle hermétique, d’une petite grille et d’un robinet qui se situe en partie basse. On peut l’acheter tout fait sur internet ou dans les grands magasins de bricolage ou le faire soi-même.
La matière organique fermentée qui s’obtient avec ce processus permet de faire un bon engrais pour le sol et même de récupérer des sols presque morts avec une composition micro-organique très saine et riche. Dans l’idéal, il sera mélangé avec des minéraux argileux et des coquillages concassés qui équilibrent l’apport en nutriment et équilibrent la vie microbiologique du sol.
Comment utiliser son bokashi ?
Si l’utilisation du bokashi demande un tout petit peu plus de travail que le composteur traditionnel, il n’en reste pas moins facile de mise en œuvre. Le compostage fonctionne sur la base d’un processus de fermentation qui est possible grâce aux micro-organismes efficaces. Ceux-ci sont actifs sous condition anaérobique, c’est-à-dire sans oxygène.
Lors de la première utilisation de ce composteur japonais, il faut d’abord préparer l’activateur. C’est un mélange de son de blé, de mélasse et de micro-organismes. On en dépose une fine couche au fond du seau puis on peut commencer à déposer ses déchets.
Il est très important que les déchets soient coupés en petits morceaux afin d’accélérer leur décomposition et pour qu’il y ait le moins d’air possible.
Idéalement, on collecte les déchets de cuisine tout au long de la journée dans un récipient et l’on n’ouvre le bokashi qu’une à deux fois par jour. De cette manière, on évite de faire rentrer trop d’air et d’interrompre le processus de décomposition. Ce principe est contraire au compostage classique, mais pour le bokashi, il est recommandé de tasser les déchets à chaque fois qu’on les ajoute au composteur afin d’éliminer tout l’air qu’il pourrait y avoir entre l’activateur et les déchets. À chaque fois que l’on met une couche de déchets, il faut rajouter une couche d’activateur par dessus puis refermer. En principe, environ 20 ml d’activateur suffisent, c’est bien sûr à moduler selon la quantité de déchets que vous versez.
La décomposition de ce compost est plutôt rapide. Au bout d’une semaine, on peut récupérer une sorte de jus qui s’extrait grâce au robinet qui se trouve en bas du seau. Ce liquide est un excellent engrais pour vos plantes, car il est très riche en nutriments. Cependant, obtenu par fermentation, il est aussi très acide ! Il faut donc le diluer au centième avec de l’eau avant de vous en servir pour arroser vos plantes.
Une fois que votre bokashi est plein et bien tassé, il suffit de verser une couche d’activateur d’environ 40 ml et de laisser le travail se faire. On referme bien le couvercle et l’on attend, environ 2 semaines. Pendant ce laps de temps, on n’ouvrira le couvercle du bokashi sous aucun prétexte. En revanche, on peut continuer à prélever le liquide tous les 4/5 pour arroser nos plantes.
Au bout de 2 semaines, vous vous apercevrez que le contenu du bokashi n’a quasiment pas changé d’apparence, cependant il est près à être utilisé pour le mélanger à la terre de votre jardin ou rejoindre le tas de compost extérieur si vous en avez un. Ne vous étonnez pas s’il dégage une odeur aigre-douce qui peut ne pas être agréable pour tout le monde. C’est la fermentation.
Les avantages et inconvénients qu’il présente
Les points positifs
- Une utilisation simple
- On peut tout mettre dans le bokashi ! Pas besoin de séparer les restes de viande, les pelures d’agrumes ou de peaux de bananes qui sont parfois déconseillées dans un composteur classique.
- Le compost est prêt très rapidement. En mois entre le remplissage et le temps de fermentation, on récupère environ 16 L d’engrais.
- L’engrais liquide qui est fabriqué est très pratique, notamment pour les plantes d’intérieur.
- Étant parfaitement hermétique, le seau ne dégage pas d’odeurs désagréables et ne donne pas de sensations antihygiéniques.
Les points négatifs
- On ne peut pas mettre de déchets dans le bokashi pendant 15 jours une fois qu’il est plein. Il est donc préférable d’en avoir deux pour pouvoir alterner le remplissage de l’un pendant que l’autre est en processus de fermentation.
- Le coût d’un compostage bokashi est un peu plus élevé, car il faut acheter l’activateur qui coûte environ 10 euros le kilo. Puis, l’idéal étant d’avoir 2 seaux de compost, il faut aussi prévoir cet achat. On le trouve aux alentours de 50 euros sur internet par exemple.
En résumé, le bokashi est sans aucun doute une solution qui s’adapte parfaitement à la vie urbaine, donc si vous n’avez pas de jardin, vous pouvez tout de même faire un compost et l’utiliser pour vos plantes intérieures. C’est une technique simple et ludique, ça peut vous donner l’occasion de parler et d’agir pour l’environnement avec vos enfants. Vous réduirez jusqu’à 40 % votre contenu de poubelle et vous pouvez ensuite vous amuser à commencer à réduire les emballages. En revanche, il est vrai que c’est plus coûteux qu’un compost classique.