De son nom scientifique Gryllotalpa gryllotalpa, la courtilière est un insecte fouisseur originaire d’Europe occidentale. Il est notamment connu et redouté des jardiniers, pour les dégâts importants qu’il cause dans les divers jardins et potagers.
Reconnaître une courtilière, en savoir davantage sur le mode de vie de cet insecte, identifier sa présence dans les terres, mesurer son impact et trouver des solutions pour s’en débarrasser : toutes ces informations sont à retrouver dans cet article.
Identifier la courtilière
En vieux français, le mot « courtil » désignait le jardin. C’est d’ailleurs sur cette base que s’est construit le nom de la « courtilière ». Retrouvez tous les détails sur cet insecte : aspect, alimentation, habitat et reproduction.
Comment reconnaître une courtilière ?
Au même titre que le grillon, le criquet ou encore la sauterelle, la courtilière est un orthoptère. Elle émet des sons stridents, et c’est d’ailleurs pour ça qu’elle est aussi appelée la taupe-grillon.
Elle doit également ce nom à sa taille et son aspect. En effet, la courtilière est un gros insecte nocturne, qui mesure en moyenne entre 5 et 8 centimètres de longueur jusqu’à atteindre parfois les 10 centimètres à l’âge adulte.
De plus, particulièrement impressionnant, le corps de la taupe-grillon est duveteux, d’une couleur entre le brun et le roux.
Quel est son régime alimentaire ?
La courtilière est un insecte omnivore. Il se nourrit non seulement de substances animales telles que des vers blancs, des larves, des fourmis, des limaces, des lombrics ; mais aussi de racines de végétaux, comme des légumes ou des fleurs.
C’est pourquoi elle est considérée à la fois comme un allié et un ennemi par les jardiniers : si elle détruit les végétaux, elle permet aussi de réguler certaines populations animales notamment, qui sont par ailleurs considérés comme des nuisibles.
Où trouver ces insectes ?
À l’origine, la courtilière vient d’Europe occidentale, mais on en retrouve également en Afrique du Nord, en Asie ou encore en Océanie. Et si en France l’espèce n’est pas considérée comme menacée, elle reste toutefois à surveiller.
C’est essentiellement dans des prairies, des pépinières, et des potagers clos que ces insectes vivent. Ils préfèrent par ailleurs généralement les sols légers, frais, humides et bien ameublis. Et pour hiverner, c’est dans les tas de fumiers qu’ils se réfugient.
Petite anecdote : en Asie, les courtilières sont parfois utilisées comme nourriture, frites au même titre que de nombreux autres insectes d’ailleurs.
Et au sujet de leur reproduction ?
Chez ces orthoptères, le cycle de reproduction dure deux ans.
Au mois de juin, c’est dans des sortes de nids souterrains que les femelles pondent environ 200 à 300 œufs.
C’est ensuite au bout d’un mois que les larves quittent le cocon, pour suivre le même chemin que les adultes de la même espèce.
Après trois mues, les larves deviennent alors adultes. Elles pourront ensuite à leur tour se reproduire au bout de trois ans.
Reconnaître les dégâts de la courtilière
Maintenant que vous connaissez la courtilière, il est aussi important d’être capable de discerner sa présence de celle d’autres insectes dans les différents environnements.
Mode d’action, dégâts causés par sa présence, plantes et végétaux impactés : ces informations sont à retrouver ci-dessous.
Quel est son mode d’action ?
La courtilière est surtout active entre les mois d’avril à juillet, soit principalement au printemps.
Active la nuit, elle creuse des galeries dans les terres riches et sablonneuses, plus ou moins linéaires, plutôt superficielles. Elle sectionne alors l’ensemble des racines et des jeunes pousses qui se trouvent sur son chemin.
Où retrouver les dégâts causés par sa présence ?
Parmi la flore impactée, on identifie les plantes potagères, les fleurs saisonnières à tiges tendres. Ce sont donc notamment les végétaux à racines, bulbes ou tubercules qui sont les premiers à subir les ravages de ces insectes.
Il semble que la taupe-grillon ait, par ailleurs, une préférence pour les fraisiers ou les tomates, pour ne citer que quelques exemples.
Quels symptômes pour identifier sa présence ?
On reconnaît l’impact des courtilières, tant au niveau des légumes que des semis récents.
Privées de racines, les plantes se flétrissent et dépérissent. Et dans le cas de plantes potagères, celles-ci ne donneront alors aucun produit : il faudra du coup oublier les fruits et légumes attendus, et s’atteler à mettre de nouveaux plants dans son potager.
Les semis quant à eux sont retournés, après avoir été soulevés ou déplacés par les insectes.
Quelles solutions pour s’en débarrasser naturellement ?
Pour se débarrasser de ces insectes ravageurs, il existe plusieurs solutions, quel que soit le stade de dégâts rencontrés. Lutte préventive, lutte curative : toutes les astuces ci-dessous.
Comment faire pour limiter les dégâts ?
Rien ne vaut plus que de bonnes conditions de culture et une bonne prévention pour limiter au maximum l’impact de la courtilière. Pour cela, il y a plusieurs astuces de lutte préventive :
– Disposer du marc de café comme répulsif autour des plantes sensibles pour éloigner les insectes,
– Ajouter de la chaux à la terre avant la mise en culture des plantes,
– Éloigner le compost des plantes du jardin, car il attire les courtilières
– Planter de la rue des jardins ou rue officinale autour des cultures sensibles, pour les éloigner avec l’odeur dégagée par ces plantes.
Une fois les plantations prêtes, il est aussi conseiller de labourer de façon régulière la terre, pour pouvoir détruire les œufs et les nids des insectes, généralement entourés d’une boule de terre d’aspect plutôt dur.
Une autre idée est également d’attirer ses prédateurs naturels, comme les taupes, les hérissons, les rats, les chats, les renards, les musaraignes.
Les oiseaux, tels que les merles, les hiboux, les chouettes, les pies ou les étourneaux sont aussi très friands des courtilières.
Et comment rectifier le tir après coup ?
Si les dégâts sont déjà apparents, c’est alors vers des procédés de lutte curative qu’il faut se tourner. Pour cela, plusieurs possibilités :
– Attirer les insectes avec des quartiers de pommes de terre pour pouvoir les attraper plus facilement,
– Disposer des récipients remplis à moitié d’eau ou d’essence de térébenthine, dans lesquels les courtilières tomberont et se noieront
– Verser dans les galeries creusées par les insectes un mélange de deux verres d’huile alimentaire et deux verres d’eau chaude : cela fera sortir les adultes et tuera les œufs et larves
– Arroser le sol avec du purin de fougère ou d’ortie, notamment au moment des semis ou des plantations.
D’autres solutions
Il existe aussi des insecticides agissant sur les courtilières, pensez à les choisir biologiques pour limiter les dégâts sur vos cultures.
On trouve également dans des magasins adaptés des appâts insecticides, notamment efficaces lorsque les températures sont élevées.