Il s’agit d’une maison ne nécessitant pas de dispositif de chauffage, et qui conserve une température ambiante douce tout au long de l’année (études menées à 19°C)
Mais comment est ce possible ?
Basé sur un concept de construction très basse consommation (donc fortement isolée), la chaleur passive est fournie par les apports solaires et l’occupation de l’habitat. L’étanchéité y est très importante afin d’éviter la fuite des calories et la ventilation est également fortement contrôlée. Grossièrement on pourrait dire que la maison passive repose sur la conception bioclimatique, à laquelle sont ajoutés des moyens modernes.
Dans le détail, reprenons les bases bioclimatiques :
- L’habitat est orienté plein sud, tout comme 60% environ des fenêtres, afin de bénéficier au maximum des apports solaires gratuits.
- Les pièces de service (buanderie, garage, rangements, salles de bains, espaces « tampons ») sont placées au nord et la fenestration est minimisée.
- Les pièces de vie (salon, cuisine) sont à aire ouverte, coté sud.
La compacité est bien sur toujours un élément intéressant, mais l’essentiel reste de conserver une importante exposition solaire plein sud. L’implantation sur site est également non négligeable la végétation ou les reliefs pouvant protéger des vents. De plus il est très opportun de planter à proximité des vitrages des arbre à feuilles caduques: ces derniers ombrageront ainsi l’habitat en été en limitant les apports solaires, et ne seront d’aucune gène en hiver.
L’un des points sensibles en construction passive (et dans une moindre mesure sur les constructions à ossature bois en général) est en effet le risque de surchauffe estival, les bâtiments manquant bien souvent d’inertie thermique. Il convient donc d’équiper les vitres de stores (automatisés ?) voir pourquoi pas d’imaginer ajouter une masse thermique, par exemple par la construction additionnelle d’un mur de briques. Mais surtout, et peut être pas le point le plus simple dans les faits : Une maison passive requiert beaucoup de soins durant la phase de construction.
Quelles sont les normes d’une maison passive ?
Trois critères permettent de déterminer si un bâtiment peut obtenir la labellisation « bâtiment passif / Passivhaus® » :
- Besoins en chauffage < 15 kWh/(m².a) ou puissance de chauffe < 10 W/m²
- Étanchéité de l’enveloppe : n50 ≤ 0,6 h-1
- Besoins en énergie primaire totale (électroménager inclus) < 120 kWh/(m².a)
Pour cela les composants devraient normalement répondre aux exigences suivantes :
- Les éléments de l’enveloppe externe doivent avoir un facteur U inférieur à 0,15 W/(m2K) (facteur R supérieur à 37,8).
- L’enveloppe doit être réalisée sans ponts thermiques.
- L’étanchéité de l’enveloppe doit être vérifiée par un test d’infiltrométrie et les fuites d’air ne doivent pas excéder 0,6 CAH sous une pression de 50 Pa (dans les deux directions).
- Tout le vitrage doit avoir un facteur U inférieur à 0,8 W/(m2K) (facteur R supérieur à 7,1) et un Coefficient de Gain de Chaleur Solaire (CGCS – en anglais SHGC) minimal de 50%.
- Les fenêtres doivent avoir un facteur U total (incluant cadre, espaceurs et jonctions) de 0,8 W/(m2K) (facteur R supérieur à 7,1).
- Le système de ventilation doit avoir une efficacité de récupération de chaleur d’au moins 75% et une consommation électrique de moins de 0,45 Wh/m3 de volume d’air fourni.
- Les systèmes de génération et distribution d’eau chaude utilisés doivent engendrer des pertes de chaleur minimes.
- Une utilisation très efficace de l’électricité est essentielle.
Aucune résistance thermique par élément n’est exigée, mais il est courant de rencontrer dans nos régions des dalles de R >5 m².K/W, des murs de 30 à 50 cm pour des R>5 m².K/W et des épaisseurs d’isolants de 50 cm sous toiture, pour R>10 m².K/W. Les fenêtres sont généralement équipées de triple vitrage, et la VMC double-flux souvent couplée à un puits canadien.
Quel est le prix d’une maison passive ?
Une maison passive coûte plus cher qu’une maison traditionnelle (entre 7 et 15 %) avec des matériaux non sains. Mais avec une démarche environnementale logique plutôt autour de 20 %. Toutefois l’investisseur rentre dans ses frais entre une dizaine et une vingtaine d’années grâce aux économies d’énergie réalisées, dans la mesure où les coûts d’exploitations (chauffage, électricité…) sont quasi nuls. En effet, 15 kWh/(m².an) est un besoin en énergie. Ces 15 kWh/(m².an) ne sont pas un hasard : des études ont montré qu’en dessous de cette valeur, les habitants et les appareils électroménagers suffisent pour chauffer la maison. Elle permet une indépendance par rapport aux énergies fossiles.
De plus, la construction étant de haute qualité, la maison passive bénéficie d’une valeur immobilière élevée.
crédit photo @http://conseils-thermiques.org
[…] Au-delà de l’aspect visuel, la pierre est le matériau le plus solide et le plus durable qui existe à ce jour. Faire ce choix pour la construction ou la rénovation de sa maison permet de s’orienter vers un choix de très haute qualité et est notamment très appréciée pour la construction d’une maison passive. […]