L’étendue des déchets générés par les chantiers
Le secteur du BTP génère près de 30 millions de tonnes de déchets de chantiers et de déconstruction par année. Le tri et l’exploitation des déchets sont un enjeu majeur. Le Grenelle 2 devrait apporter des changements avec notamment la diminution des déchets enfouis ou incinérés de 15 % d’ici à 2012. Il n’est pas prévu de reconduire les zones stockages, mais de doubler la taxe générale sur les activités polluantes à 40 €/t en 2015. La création de plans départementaux de gestion des déchets devrait encourager l’utilisation de matériaux recyclés. De nombreux programmes actuels et futurs sont labellisées HQE, LEED, BREEAM, et engagent les acteurs du secteur de manière volontaire. Pour les chantiers certifiés, la traçabilité des déchets est exigée.
Plusieurs industriels se sont déjà engagés dans le recyclage et l’exploitation des déchets, certaines société liée à la filière du PVC recycle des menuiseries, pour le plâtre, des structures de collecteurs ont été mis en place pour recycler le matériau, la filière bois utilise son matériau par la valorisation du produit et à la fois par ses caractéristiques énergétiques.
Le secteur du BTP génère près de 65 % de déchets de démolition, 28 % de déchets de la réhabilitation et 7 % de la construction neuve. La complexité due à la multitude d’acteurs de la profession, entreprises, artisans, particuliers et la taille des chantiers engendrent plusieurs analyses pour le tri et la valorisation des déchets.
La question du choix entre démolir ou déconstruire est à se poser pour nouveau chantier.
Comment valoriser les déchets de chantier
Pour les gros chantier, la problématique de la gestion du déchets est moindre, car la possibilité de trier in situ afin d’optimiser l’exploitation des déchets est possible. Bien souvent, l’installation du chantier est confiée à une entreprise, sous forme de compte pro rata, organisant la collecte de déchets et de proposer une solution simplifiée, soit par la mise en place d’une mini déchetterie, ou l’acheminement quotidien des déchets vers des plateformes de traitement des déchets réduisant ainsi les coûts et les impacts environnementaux. La traçabilité des déchets peut être suivi ainsi qu’un recyclage peut être exigé. Dans le cas où chaque entreprise gère ses propres déchets, la complexité du tri devient plus aléatoire car pour les démarches HQE, l’obligation de justificatifs sur la traçabilité des déchets est à fournir.
La déconstruction, dans le cas ou cette opération a été programmée au préalable, peut valoriser plusieurs lots de déchets, tels que le bois, le plâtre, les métaux et la structure béton vidée des autres éléments. La déconstruction sélective optimise un net gain économique par rapport à la démolition qui ne permet pas la valorisation des déchets.
Concernant les petits chantiers, le tri in situ ne s’avère pas pertinent et induirait des coûts de transport spécifique à chaque lot de déchets importants. L a mise en place d’une benne inerte acheminée périodiquement vers un centre de traitement parait la solution la plus plausible. En matière de déconstruction ou de démolition la problématique est identique.
Pour les « tous petits chantiers » réalisés par des particuliers ou artisans , le tri du déchet est réalisé par leurs soins, quand il est respecté ,l’acheminement des déchets s’oriente vers les déchetteries des collectivités.
L’importance d’avoir des installations en aval s’occupant du tri des déchets est nécessaire que ce soit en déchetterie ou sur chantier. Actuellement les types de tri ne permettent pas de valoriser les matériaux et d’être supérieure à 30 % de taux de valorisation. La présence de super plateformes est donc nécessaire pour accueillir, trier, stocker toutes les matières. En plus de ces installations, les outils de mécanisation pour la valorisation des déchets s’avèrent essentiel, non seulement par la raréfaction des capacités d’enfouissement et des surcoûts induits, en permettant une évacuation des lots de déchets à moindre coût vers ces filières.