Les toilettes sèches sont la solution écologique et économique pour remplacer les toilettes classiques. Nous allons vous présenter ses avantages et ses inconvénients. Nous allons également tout vous dire sur son installation et les secrets de sa fabrication.
Laissez-vous séduire par ce système, véritable démarche de développement durable.
Comment fonctionnent des toilettes sèches ?
Le principe des toilettes sèches est de mélanger des déchets végétaux secs (copeaux de bois, paille, terre…) aux matières organiques (selle et urine) afin d’obtenir un équilibre carbone-azote idéal.
La matière ainsi constituée entre dans un cercle de recyclage et est récupérée sous forme de compost, que vous pourriez par exemple utiliser dans votre jardin.
Le choix des matières végétales sèches est très important. Ce sont dans les déchets dits carbonés, comme les copeaux, les broyats de branchages, les feuilles ou la sciure de bois, que vous trouverez les éléments parfaits pour absorber les liquides en excès et obtenir une fermentation optimale.
Très concrètement, le fonctionnement des toilettes sèches est simplissime : une fois votre commission faite, vous recouvrez d’une ou deux louches de déchets végétaux secs (on utilise le plus souvent des copeaux de bois). Et voilà ! C’est fini… enfin, presque !
Vous devrez être vigilants avec le papier toilette que vous utilisez. Si ce n’est pas un papier écologique et compostable, il faudra le déposer dans une poubelle à côté des toilettes. Il vous faudra donc choisir un papier écoresponsable (généralement de couleur brune), non coloré, ni blanchi, et sans parfum.
Quand votre bac receveur (un seau est le plus souvent utilisé pour plus de facilité de manipulation) sera plein, vous pourrez le vider directement dans votre composteur domestique. La fréquence des vidanges va dépendre de la composition de votre famille (et de la taille du seau). Si vous êtes quatre (deux adultes et deux enfants), il vous faudra le vidanger une à deux fois par semaine.
Quels sont les avantages des toilettes sèches?
Les toilettes sèches évitent de disposer d’une fosse septique, lourde et coûteuse à l’installation et à l’entretien, et ne nécessitent ni canalisation ni arrivée d’eau.
Vous allez pouvoir faire une économie d’eau importante. En effet, une chasse d’eau classique consomme en moyenne 6 litres d’eau potable à chaque utilisation. Cela représente tout de même jusqu’à plus de 40 litres d’eau potable par jour et par habitant. C’est le deuxième élément le plus consommateur d’eau, dans la maison, après la salle de bain.
Ainsi, l’eau économisée, par la non-utilisation de la chasse d’eau, vous fera économiser de l’argent. Si vous vous référez au prix du m3, la moyenne étant autour de 3 €, votre calcul sera rapidement fait. Cela représente une économie d’environ 175 € par an pour notre famille de 4 personnes.
Le recyclage des matières végétales et organiques ainsi récupérées fera un parfait mélange pour enrichir votre compost. Un engrais naturel, riche en nutriments et totalement gratuit, pour votre jardin et votre potager.
Vous allez également faire un beau geste pour l’environnement. Tout d’abord, vous n’allez plus polluer les écosystèmes aquatiques et les eaux souterraines. En effet, l’utilisation des toilettes sèches est directement liée à l’absence totale de produits chimiques. Plus besoin de détergents, de pastilles et autres produits en tout genre qui suivent directement le chemin que prennent nos déjections. Et ces produits ne sont hélas pas arrêtés par les stations d’épuration, c’est donc comme ça qu’ils prennent la route du cycle de l’eau et se retrouvent dans les rivières et les mers. C’est un bien triste constat alors qu’on sait que nombre de personnes n’ont pas accès à l’eau potable.
De plus, les toilettes sèches ont l’avantage de ne dégager aucune odeur ! Les copeaux de bois, en asséchant les matières fécales, empêchent l’action et la prolifération des bactéries responsables des mauvaises odeurs. Comme cela, vous ne sentirez rien de plus qu’avec des toilettes classiques !
Qu’en est-il des inconvénients ?
Il y a très peu d’inconvénients à choisir les toilettes sèches.
L’approvisionnement en copeaux de bois se fait aisément auprès de scieries et de menuisiers (afin que cela coûte moins cher), ou dans tout magasin de bricolage par exemple. Il faut savoir qu’un mètre cube de copeaux permet à une famille de quatre personnes une autonomie de 8 à 10 semaines. C’est donc une habitude supplémentaire à prendre, mais rien de très contraignant.
L’inévitable vidange du seau, et quoi en faire ensuite si on ne possède pas de compost. C’est l’occasion de se tourner également vers le composteur, et ainsi tirer un maximum d’avantage des toilettes sèches.
En fait, il n’y a donc aucun inconvénient, si ce n’est de répondre aux questions de vos invités intrigués.
Quelle est la réglementation liée aux toilettes sèches ?
La directive européenne 91/271/CEE, de 1992, avait mis des règles concernant le traitement des eaux urbaines résiduaires. Mais cette directive avait mal été traduite. Et il aura fallu attendre 17 ans pour qu’un arrêté légifère sur l’installation d’assainissements non collectifs.
Ainsi, le 7 septembre 2009, la législation, dans son article 17, considère les toilettes sèches et précise :
« Par dérogation à l’article 3, les toilettes dites sèches (sans apport d’eau de dilution ou de transport) sont autorisées, à condition qu’elles ne génèrent aucune nuisance pour le voisinage ni rejet liquide en dehors de la parcelle, ni pollution des eaux superficielles ou souterraines.
Les toilettes sèches sont mises en œuvre :
– soit pour traiter en commun les urines et les fèces. Dans ce cas, ils sont mélangés à un matériau organique pour produire un compost ;
– soit pour traiter les fèces par séchage. Dans ce cas, les urines doivent rejoindre la filière de traitement prévue pour les eaux ménagères, conforme aux dispositions des articles 6 et 7.
Les toilettes sèches sont composées d’une cuve étanche recevant les fèces ou les urines. La cuve est régulièrement vidée sur une aire étanche conçue de façon à éviter tout écoulement et à l’abri des intempéries.
Les sous-produits issus de l’utilisation de toilettes sèches doivent être valorisés sur la parcelle et ne générer aucune nuisance pour le voisinage ni pollution. »
Donc, si vous possédez un terrain permettant le compostage des déchets organiques, et que la valorisation ai lieu dans une cuve étanche, la réglementation vous autorise à installer des toilettes sèches sans avoir à faire de déclaration spécifique.
Il vous faudra tout de même veiller à ne pas nuire à votre voisinage, à ne pas polluer les eaux souterraines et superficielles et ne pas déposer le contenu de votre seau en dehors de votre composteur.
Les toilettes sèchent ne sentent pas mauvais !
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les toilettes sèches ne sentent pas mauvais. En faisant bien attention au bon équilibre entre les matières végétales sèches et l’humidité apportée par les matières organiques, la fermentation sera favorable et bloquera les éventuelles odeurs.
La règle d’or sera donc d’apporter la bonne quantité de matières sèches pour neutraliser les odeurs et obtenir un rapport carbone/azote qui sera favorable au compostage et à la décomposition rapide des matières.
Comment installer des toilettes sèches chez soi ?
Installer des toilettes sèches dans votre maison est ultra simple !
Tout d’abord, vous allez pouvoir installer vos toilettes n’importe où dans votre maison (même dans la cabane au fond du jardin !) puisqu’ils ne nécessitent aucune installation d’eau ni d’évacuation.
Si vous voulez aller jusqu’au bout de votre démarche écologique, vous allez tout de suite ignorer les vendeurs en tout genre de toilettes sèches prêtes à l’utilisation, car vous allez pouvoir fabriquer vous-même vos toilettes sèches. Pour ce faire, il vous faudra construire un caisson en bois, qui pourra supporter votre poids, fixer une lunette de toilettes pour le confort, et placer un récipient (le fameux seau) en dessous, qui accueillera les matières organiques et les déchets végétaux. Pensez à faire une petite porte pour pouvoir récupérer facilement le seau.
Pour le choix du seau, il faudra prendre en compte sa capacité et vos besoins. En général, on compte une contenance de 20 litres pour une famille de quatre personnes. Il faudra également faire attention à sa matière. L’inox se nettoie facilement, ne s’abîme pas et ne s’imprègne pas des odeurs. Cependant, il est assez difficile à trouver et plutôt cher. Vous pourrez aussi choisir un seau en métal galvanisé. Facile à trouver, pas cher, malgré tout il s’oxyde rapidement au contact des urines. Il faudra donc le remplacer plus régulièrement. Vous aurez enfin la possibilité de choisir un seau en plastique. Il est également facile à trouver et pas cher. Mais il sera plus difficile à nettoyer.
Dans la pièce où vous installerez les toilettes sèches, il faudra prévoir de positionner une réserve de copeaux de bois avec une louche ou un gobelet. Pensez également à poser une poubelle à côté qui accueillera le papier toilette s’il n’est pas compostable.
Pour ce qui est des copeaux ou de la sciure de bois, vous allez facilement pouvoir en trouver. Le plus simple est d’aller les chercher dans une scierie ou chez un menuisier près de chez vous. Il faudra juste être vigilant à ce que le bois ne soit pas traité. Si vous ne trouvez pas de sciure, vous pourrez utiliser de l’herbe de tonte de pelouse séchée, de la paille ou encore des feuilles séchées.
En résumé
Les toilettes sèches représentent une alternative facile à installer et écologiquement efficace sur de nombreux points. En plus d’économiser beaucoup d’eau (et ainsi d’argent), vous allez pouvoir enrichir votre compost et protéger l’environnement. Une habitude nouvelle qui sera bénéfique sur tous les plans et qui ne manquera de susciter la curiosité !
C’est le moment de monter sur un nouveau trône !
Très bel article, je suis ravi. Mais cependant j’ai 2 petites questions : 1. la toilette sèche, pas d’odeur oui mais comment faire pour éviter les mouches, insectes et autres bestioles ?
2. Peut-on faire une toilette sèche publique?